Mémoire adressé au ministre des Financeset au Comité permanent des finances de la Chambre des communesAutomne 2011Consultations prébudgétaires des producteurs de grains du CanadaMÉMOIRE PRÉSENTÉ PAR LES PRODUCTEURS DE GRAINS DU CANADA DANS LE CADRE DES CONSULTATIONS PRÉBUDGÉTAIRESLes Producteurs de grains du Canada (PGC) représentent les intérêts de plus de 80 000 producteurs canadiens prospères de grains, de légumineuses et d’oléagineuses. Défini par les agriculteurs eux‑mêmes, notre principe directeur est de favoriser un environnement commercial et agricole concurrentiel axé sur les producteurs et basé sur l’avantage concurrentiel et l’ouverture des marchés. Nous croyons que, même s’il n’appartient pas au gouvernement de faire vivre les agriculteurs, celui-ci doit néanmoins mettre en place des politiques qui leur permettront de gagner leur vie. Les Producteurs de grains du Canada demandent instamment au gouvernement fédéral de maintenir la recherche en agriculture en tête de ses priorités dans son prochain budget. Les PGC demandent également au gouvernement d’inclure dans son budget d’autres initiatives financières. Un environnement qui favorise la recherche et l’innovation et assure à nos exportations un accès équitable aux marchés et un avantage concurrentiel aux agriculteurs canadiens. 1. RECHERCHELe Canada doit se doter d’une vision pour que la recherche en agriculture ne se limite pas à la prochaine récolte. La recherche sur l’alimentation et l’agriculture doit demeurer un domaine stratégique pour le gouvernement fédéral. Les récents enjeux comme les prix des aliments, la sécurité alimentaire, les biocarburants et le développement durable ont suscité l’intérêt public à l’égard de l’agriculture. Aujourd’hui, les agriculteurs canadiens produisent plus de nourriture avec moins de ressources que jamais auparavant. Cela est devenu possible grâce aux récentes découvertes de la recherche et aux nouvelles technologies. Le Canada ne peut se permettre de perdre son avantage concurrentiel dans le domaine agricole. En raison de l’augmentation de la demande mondiale, les agriculteurs canadiens peuvent et doivent passer à un niveau supérieur. Pour cela, il faut accroître la recherche et en améliorer la qualité. Au Forum sur l’alimentation organisé par les Nations Unies, on a dit qu’au cours des 50 prochaines années, les agriculteurs devront produire le même volume de nourriture que tout ce qui a été produit au cours depuis 10 000 ans. La FAO a également fait savoir que la production alimentaire devra augmenter de 70 % d’ici 2050 en prévision de l’accroissement de la population qui passera des actuels 6,8 milliards à 9,1 milliards de personnes. Malgré cela, le budget de base consacré à la recherche par AAC est inférieur aujourd’hui à ce qu’il était en 1994. Pour revenir au niveau de l’année de référence 1994, en dollars constants, il faudrait augmenter le budget de 26 millions de dollars pour chacune des dix prochaines années. Nous nous réjouissons de voir que le gouvernement a commencé à investir davantage dans la recherche depuis quelques années et nous reconnaissons les efforts déployés par les grappes scientifiques et dans le cadre de l’Initiative de développement de produits agricoles innovateurs (DPAI) pour faire en sorte que les associations de producteurs exercent une plus grande influence sur les priorités de recherche. Nous savons également qu’il est nécessaire de réduire les budgets des ministères. Or, il est également important de se rappeler que l’agriculture n’a rien à voir dans le déficit. Nous avons encore beaucoup de chemin à faire avant que notre budget consacré à la recherche soit concurrentiel à celui d’autres pays du monde. Puisqu’il faut s’attendre à un redressement de la situation financière et à une hausse de la demande mondiale à l’égard des produits alimentaires, ce n’est pas le moment de négliger la recherche. De l’avis des Producteurs de grains du Canada, le gouvernement fédéral peut faire beaucoup pour accroître et approfondir la recherche, notamment :
Notre principal objectif demeure le rétablissement du niveau de financement de 1994 et les mesures novatrices que nous proposons permettraient de réaliser cet objectif, malgré les compressions budgétaires. Pour préciser notre idée, nous insistons sur le fait que AAC et le CNRC s’intéressent souvent à des domaines de recherche agronomique qui ne sont pas abordés dans le secteur privé. À titre d’exemple, dans le domaine de la nanotechnologie, les chercheurs s’efforcent actuellement à créer des fertilisants « intelligents » qui se scellent d’eux‑mêmes lorsqu’il y a trop d’eau, ce qui permettrait de prévenir le lessivage dans les réseaux hydrographiques et de réduire le volume de fertilisants nécessaires dans les champs. 2. COÛT DE LA RÉGLEMENTATIONUn suivi de l’initiative de « réglementation intelligente » permettra d’harmoniser le contexte réglementaire relatif à l’agriculture canadienne, ce qui encouragerait aussi grandement l’innovation dans le secteur de l’agriculture. Malgré les préoccupations exprimées par des consommateurs au sujet de certaines nouvelles biotechnologies, il faut trouver le moyen d’accroître de 50 % la production alimentaire au cours des années à venir. Cela ne se fera pas en sacrifiant des récoltes pour cultiver des produits organiques à grande échelle, ni en misant uniquement sur les méthodes traditionnelles d’amélioration des plantes.
3. SÉCURITÉ ALIMENTAIRE ET VIABILITÉ Ajustements des déductions pour amortissement – Dans nos exploitations agricoles, il existe certains domaines où un ajustement de la déduction pour amortissement (taux d’amortissement) favoriserait directement la création d’emplois et améliorerait la viabilité des fermes, la sécurité alimentaire et le développement durable.
4. RELÈVEAujourd’hui, les jeunes agriculteurs sont plus compétents en affaires et plus instruits que jamais dans notre histoire. Or, le prix à payer pour s’engager dans une entreprise à forte intensité de capital est également plus élevé que dans le passé. L’actuelle exemption pour gains en capital lors de la vente des actifs d’une ferme est de 750 000 dollars. Pour de nombreux producteurs, la valeur nette de leur ferme constitue leur seul « fonds de retraite ». Si les agriculteurs ou les couples qui prennent leur retraite étaient autorisés à conserver une plus grande part des économies qu’ils ont accumulées tout au long de leur vie, ils pourraient transmettre leur exploitation à la génération suivante à meilleur prix et augmenter ainsi les chances de succès de nombreux jeunes agriculteurs.
5. INNOVATION ET DÉVELOPPEMENT DES MARCHÉSDans le cadre de la Table ronde de l’innovation dans le secteur des céréales, les chefs de file du milieu agricole travaillent fort pour trouver des moyens de stimuler l’innovation dans le secteur céréalier. Nous sommes en train de mettre la dernière main à une recommandation sur les moyens d’atteindre cet objectif et nous serons en mesure de vous fournir plus de détails avant la tenue de vos consultations publiques. En prévision des changements anticipés dans la mise en marché du blé et de l’orge dans l’Ouest du Canada, il est nécessaire de concevoir un nouveau modèle de développement des marchés. Un certain nombre de dirigeants agricoles travaillent actuellement à la formulation d’une vision pour l’avenir qui permettra de maintenir la forte demande à l’égard du blé et de l’orge canadiens dans le monde et ici au Canada. L’automne prochain, nous espérons pouvoir vous présenter un modèle qui nous assurera un succès similaire à celui des secteurs du canola et des légumineuses. 6. EXAMEN DU SERVICE FERROVIAIREBien que cet enjeu ne soit techniquement pas du ressort du Comité des finances, un examen rapide et efficace du service ferroviaire pourrait fort bien être la chose la plus importante que le gouvernement pourrait faire pour les agriculteurs. Nous demandons instamment aux membres du Comité des finances de signaler au gouvernement qu’il est urgent de mettre en œuvre la recommandation sur l’examen du service ferroviaire. C’est une bonne chose de produire des récoltes abondantes, encore faut‑il que les agriculteurs, les propriétaires d’usines de traitement et les exportateurs aient accès à un meilleur service ferroviaire pour acheminer rapidement nos produits vers les marchés. CONCLUSIONCes mesures permettront de créer des emplois et de stimuler l’activité économique, tout en accroissant la compétitivité des familles agricoles du Canada. Nous vous exhortons à vous pencher attentivement sur nos réflexions et nos suggestions et nous espérons avoir le plaisir de discuter de ces priorités avec le Comité permanent des finances de la Chambre des communes cet automne. Bien à vous, Stephen Vandervalk Président des Producteurs de grains du Canada 8, rue York, bureau 201 |